ELAHA
mer. 06 mars
|LE COLISÉE CARCASSONNE
7 février 2024 1h 50min Drame Kurde De Milena Aboyan Avec Bayan Layla, Derya Durmaz, Nazmi Kırık
Heure et lieu
06 mars 2024, 18:00 – 12 mars 2024, 20:00
LE COLISÉE CARCASSONNE
À propos de l'événement
SYNOPSIS
Elaha, une jeune femme d’origine kurde de 22 ans, cherche par tous les moyens à faire reconstruire son hymen pensant ainsi rétablir son innocence avant son mariage. Malgré sa détermination, des doutes s'immiscent en elle. Pourquoi doit-elle paraître vierge, et pour qui ? Alors qu’un dilemme semble inévitable, Elaha est tiraillée entre le respect de ses traditions et son désir d’indépendance.
CRITIQUES (extraits)
L’humanité
On aurait tort de croire qu’« Elaha » se résume à une charge contre l’obscurantisme supposé de la communauté kurde. Au contraire, dans son subtil premier long métrage, Milena Aboyan complexifie le propos avec finesse.
Libération
Dans cette chronique d’apprentissage, une étudiante allemande d’origine kurde cherche donc à vivre sa sexualité sous étroite surveillance de sa famille et des qu’en-dira-t-on. Le rôle est habité par une débutante qui déménage (Bayan Layla). Elle campe un personnage de fiction, ça ne se voit jamais. La situation est désespérée, le film refuse de l’être. De cette question aiguë de la vraie-fausse virginité, la cinéaste tire une épopée sensible, où chaque personnage tient son rôle d’émissaire de la tradition (les femmes dressées à une existence d’épouses confinées) ou de la modernité. Le prince charmant se comporte comme une ordure, pas plus immunisé que sa promise aux pressions de la communauté. L’instit bienveillante sait tendre l’oreille. Les copines font ce qu’elles peuvent. Le film mène sa fronde à sa manière, très doux et dans les clous.
Télérama :
Elles grandissent au milieu d’une jeunesse européenne libérée mais sont mariées de force par leurs parents, parce que c’est la tradition… S’il s’agit là d’un sujet d’actualité devenu récurrent, l’éclairage qu’apporte cette fiction allemande chargée de vécu est inédit.
Avec une vérité qui impressionne, et ne va pas sans courage, la réalisatrice débutante trace le portrait d’une jeune fille de 22 ans, sur le point de quitter sa famille kurde pour devenir l’épouse qu’on a décidé qu’elle serait. Sous contrôle permanent, Elaha ne peut compter que sur ses copines pour lui fournir un alibi quand elle reprend un peu de liberté. Et va retrouver le garçon qu’elle aime. Ou chercher la clinique qui propose la reconstruction de l’hymen au meilleur prix.
Une tension menaçante traverse cette chronique d’une vie quotidienne où le mensonge flirte avec la schizophrénie. Surprise en train de faire l’amour à l’extérieur d’une boîte de nuit, une jeune femme kurde nie l’évidence, incapable d’assumer cette réalité qui la condamne. Ce à quoi Elaha réagit en disant : « Parfois, je voudrais qu’on ait des vagins allemands. » Ce corps sous emprise, la caméra le montre, le délivre des faux-semblants dans des scènes où la nudité laisse s’exprimer tout ce qui est caché, le désir comme la souffrance. Superbement cadré et éclairé, le film allie franchise et subtilité pour faire apparaître l’ambivalence du lien familial, rejeté autant qu’il est respecté. Plus encore que la sévère morale des parents kurdes, capables d’amour aussi, c’est le pouvoir patriarcal que défie Elaha (extraordinaire Bayan Layla, venue du théâtre), tout en étant prise dans ses filets. Une bouleversante héroïne de son temps.
Horaires (à vérifier) : Mercredi 18h - Jeudi 20h - Vendredi 14h - Samedi/Dimanche 18h - Lundi 14h - Mardi 20h
Bande annonce => ELAHA