Goodbye Julia
mer. 24 janv.
|LE COLISÉE CARCASSONNE
sorti le 8 novembre 2023 / 2h 00min / Drame Soudanais De Mohamed Kordofani Avec Eiman Yousif, Siran Riak, Nazar Goma Titre original Wadaean Julia
Heure et lieu
24 janv. 2024, 18:15 – 30 janv. 2024, 20:30
LE COLISÉE CARCASSONNE
À propos de l'événement
SYNOPSIS
Une étrange amitié lie une riche soudanaise musulmane du Nord à une soudanaise chrétienne du Sud démunie après la mort de son mari. Que cache la sollicitude de l’une envers l’autre ?
CRITIQUES
L’Obs:
Sur fond de guerre civile entre le Soudan du Sud et le Soudan du Nord, entre musulmans et chrétiens, une étrange amitié réunit deux femmes issues de ces deux clans opposés. Derrière le secret de ce lien (une dette de sang) se cache un autre secret… Ce premier film a une dimension shakespearienne dans ses strates de faux-semblants, et dénonce avec force le racisme, l’intolérance, la culture de l’esclavage, valeurs héritées d’une civilisation séculaire. Ce jeu d’ombres entre deux femmes est fascinant, et saisi avec une grande maîtrise. Mohamed Kordofani a été, pendant seize ans, ingénieur aéronautique. Il était, en fait, cinéaste. La preuve éclatante en est faite.
Libération :
Goodbye Julia, et bonjour à ceux qui, au cinéma, veulent encore croire en la rencontre entre deux êtres que tout oppose – revanche rêvée sur les séparatismes, la haine facile, tout ce que le cinéaste Mohamed Kordofani dévisage et dénonce avec une élégance qui n’est pas donnée à tout le monde. Ce sera donc le récit de deux femmes et de leur amitié possible, même dans un monde où la première, noire et chrétienne (la Julia du titre, qui porte les traits angéliques de Siran Riak), laverait le sol de l’autre, bourgeoise et musulmane (altière Eiman Yousif), élevée dans le préjugé raciste. Même dans un Soudan déchiré par le chaos, éclaboussé du sang des Sudistes sécessionnistes au long de plusieurs décennies de conflit qui l’opposèrent aux populations arabes du Nord – l’action commence en 2005, dans la période qui conduira au référendum sur l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.
Signé d’une main sûre, le film affronte cette violence sans trembler, avant de se replier dans des compositions tamisées, étui feutré de l’espace domestique. Un secret en particulier prend toute la place au foyer, où la patronne déborde d’égards inhabituels envers la domestique, allant jusqu’à payer la scolarité de son fils orphelin. Nous, spectateurs dans la confidence, avons assisté au meurtre du mari de Julia, et comprenons quelle dette inavouable unit la bienfaitrice à la jeune veuve. Ce qui fait du film quelque chose de plus compliqué, plus terrible qu’une fiction de réconciliation consolatrice : un roman de la mauvaise conscience. On pourra le trouver programmatique, mais ceux qui le jugeraient binaire ou naïf auraient vraiment tort.
Les Cahiers du Cinéma Cette image d’un cinéma isolé dans sa bulle s’avère pourtant raccord avec le regard des privilégiés, que le film épouse pour mieux en sonder les failles.
Horaires (à vérifier) : Mercredi 18h15 - Jeudi 20h30 - Vendredi 14h - Samedi 18h25 - Dimanche 18h30 - Lundi 14h - Mardi 20h30
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