JE N'AVAIS QUE LE NEANT : "Shoah" par Lanzmann
dim. 30 nov.
|LE COLISÉE CARCASSONNE
Documentaire - France - 1h34 (26/11/2025) De Guillaume Ribot Avec Guillaume Ribot, Claude Lanzmann
Heure et lieu
30 nov. 2025, 16:00 – 18:30
LE COLISÉE CARCASSONNE
À propos de l'événement
Soirée-débat le 30 novembre 2025 à 16h animée par les Amis du Cinoch' et Le Centre Joë Bousquet et son Temps.
À l’occasion de la célébration du centenaire de la naissance de Claude Lanzmann, né le 27 novembre 1925 et mort en 2018, le réalisateur a entrepris de raconter la genèse et le processus de création de cette œuvre monumentale qu'est Shoah, un film de 9 heures, sorti en salles en 1985, et auquel Claude Lanzmann consacra dix ans de sa vie.
Guillaume Ribot a utilisé les 220 heures de rushes non utilisés du film et le récit de ce tournage unique qu'en fait Claude Lanzmann dans ses mémoires, "Le lièvre de Patagonie", pour retracer "la vie d’un film ou le film d’une vie - celle d’un réalisateur qui n'a jamais cessé de faire corps obsessionnellement avec son œuvre".
La réalisation de Shoah a été une longue et difficile bataille. Je voulais filmer mais je n’avais que le néant. Le sujet de Shoah, c’est la mort même, la radicalité de la mort […] Mais j’ai toujours tenté, pendant ces douze années de travail, de regarder sans échappatoire le noir soleil de la Shoah.
Ce film sur le film permet de saisir à quel point il y a un avant et un après Shoah dans la compréhension et la mémoire du génocide des Juifs d'Europe. L'empreinte durable laissée par Shoah a modifié la manière de définir et d’appréhender cet événement, au point qu'il a contribué à la généralisation du terme Shoah pour désigner, en France et en Europe, le processus d'extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Guillaume Ribot a fait le choix original d'utiliser l’intelligence artificielle pour redonner voix à Claude Lanzmann grâce à la création d’une bande sonore puisant dans ses écrits.
SYNOPSIS
La réalisation du film Shoah de Claude Lanzmann est une aventure en elle-même. Douze années de travail, des milliers d’heures de préparation, des voyages aux quatre coins du monde, des dizaines de témoins… et autant de doutes, de déboires, de fausses routes, mais aussi de moments de grâce douloureuse où la vérité apparaît. Grâce aux 220 heures de rushes non utilisées au montage et aux mémoires de son auteur, Guillaume Ribot plonge au cœur de la production d’une œuvre majeure du cinéma, au plus près des obsessions de celui qui entreprit de faire émerger la vérité du néant.
CRITIQUES
Télérama :
Un documentaire pour comprendre comment "Shoah" est devenu Shoah.
Dans son documentaire, Guillaume Ribot retrace la genèse du film-fleuve de Lanzmann. Enrichi d’images inédites, ce récit passionnant rend hommage au travail colossal et acharné que le journaliste a mené pendant plus de dix ans.
Avant d’être reçu dès sa sortie, en 1985, comme un « film-monument » et avant de trouver sa forme radicale au montage, Shoah fut un projet aventureux, qui mena Claude Lanzmann et son équipe dans quatorze pays, de 1976 à 1981, à la rencontre de témoins dont la parole recueillie in situ serait son matériau. C’est ce tournage qu’évoque Guillaume Ribot dans son nouveau documentaire, après Vie et destin du Livre noir : La destruction des Juifs d’URSS (2019) et Moissons sanglantes (2022). Il y montre un Lanzmann inconnu, certes déterminé mais pétri de doutes, et qui cherche le film qu’il est en train de faire. Un Lanzmann d’avant Lanzmann, en somme; mais aussi un Lanzmann "par Lanzmann", l'intervention de Ribot se limitant au geste essentiel du montage.
A l'image : des plans puisés dans les 220 heures de rushes inexploités de Shoah.
Au son : des phrases extraites des Mémoires du cinéaste, auquel Ribot prête sa voix. S'adressant aux amateurs de ce chef-d'œuvre comme aux autres, auxquels il donnera envie de le voir. (François Ekchajzer)
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=K3T1hidXaAk
