top of page

LA QUINZAINE DOCUMENTAIRE : Dahomey du 13 au 26 Novembre 2024

jeu. 14 nov.

|

LE COLISÉE CARCASSONNE

DAHOMEY Documentaire Bénin - 1h08 (11/09/2024) De Mati Diop Avec Gildas Adannou, Habib Ahandessi, Joséa Guedje

LA QUINZAINE DOCUMENTAIRE : Dahomey          du 13 au 26 Novembre 2024
LA QUINZAINE DOCUMENTAIRE : Dahomey          du 13 au 26 Novembre 2024

Heure et lieu

14 nov. 2024, 16:00 – 24 nov. 2024, 18:00

LE COLISÉE CARCASSONNE

À propos de l'événement

HORAIRES

3 séances avec des horaires pouvant varier de quelques minutes :

Les jours et horaires précis sont déterminés chaque semaine par le Colisée

Jeudi 14/11 : 16h15 - Mercredi 20/11 : 18h30 - Dimanche 24/11 : 18h30.


SYNOPSIS

Novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey s’apprêtent à quitter Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine, devenue le Bénin. Avec plusieurs milliers d’autres, ces œuvres furent pillées lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892. Mais comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Tandis que l’âme des œuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiants de l’université d’Abomey Calavi.


CRITIQUES

Télérama :

Elles ont la beauté émouvante de patients en réanimation, de créatures fragiles qui, peu à peu, reprennent vie. On leur prodigue des soins sophistiqués, contribuant à l’atmosphère surréelle qui les entoure. Elles sont, pour être exact, littéral, des œuvres d’art tout juste sorties de leurs vitrines au musée du Quai Branly. Mais, littéral, ce documentaire ne l’est jamais, qui transfigure les objets comme les gestes. En captant le départ de vingt-six joyaux du royaume disparu du Dahomey, pillés jadis, et choisis pour être restitués au Bénin, en novembre 2021, la cinéaste Mati Diop rappelle les superpouvoirs du regard. Comme dans son film précédent, Atlantique (2019), qui était une fiction, elle fait surgir le fantastique sans trahir la réalité.

Il en va ainsi de cette voix intérieure, mi-humaine mi-robotique, parlant le béninois, que la réalisatrice prête à l’une des statues – représentant un roi guerrier – en partance pour l’Afrique. La narration sera portée par cette étrange âme sonore, sans genre ni certitude, à même d’interroger en tous sens le voyage entrepris. Car Dahomey n’est pas film de célébration ou d’approbation de l’événement de la restitution. Mati Diop y prend sans cesse de la hauteur, y gagne de la profondeur, par tous les moyens du cinéma : l’Ours d’or du dernier festival de Berlin est mérité.Une fois les œuvres revenues sur leur territoire, la réflexion s’incarne dans un fracassant débat entre des étudiants d’une université de Cotonou. Où il apparaît que ces quelques œuvres rendues sont une dérisoire goutte d’eau dans l’immensité de ce qui fut dérobé à la fin du XIXᵉ siècle. Les présidents Emmanuel Macron et Patrice Talon ont-ils surtout organisé une opération de communication ? L’origine vaudoue des objets pose, par ailleurs, la question de leur place, qui n’est peut-être pas le musée où on les a installés d’office. Comme le fait remarquer un jeune homme, le vaudou reste très présent au Bénin, débordant le catholicisme installé par les colons… La mise en perspective devient vertigineuse quand les intervenants constatent qu’ils débattent tous en français, et avec les armes théoriques, les doctrines, les savoirs importés par les pilleurs d’autrefois…En laissant finalement divaguer l’esprit de la statue dans les quartiers et les paysages de la ville côtière, Mati Diop évoque le sujet crucial de la rencontre entre les objets d’art revenus au pays et la population locale. Ce Bénin contemporain, filmé avec empathie et admiration, est aussi celui des difficultés économiques au quotidien. L’annonce de la restitution comme le contenu des musées pourraient y rester à jamais des données lointaines, abstraites, pour le plus grand nombre… Le film intègre cette hypothèse mais ne s’y arrête pas. C’est assurément l’une de ses beautés : en moins d’une heure dix, il donne l’impression de traverser les siècles, les océans et les civilisations. Il suggère un mouvement perpétuel de la pensée et des choses, qui, à la fois, nous dépasse et nous concerne.

Libération :

Atlantiquepremier long métrage de Mati Diop, était déjà l’histoire d’un retour. Celui de jeunes hommes aux destins sacrifiés dans le Dakar d’aujourd’hui, disparus en mer après avoir tenté la traversée maudite vers l’Europe. Egarés dans des limbes sans lumière, ils revenaient hanter les femmes qui les pleurent au cours de nuits possédées. Dahomey (d’après le nom du royaume ouest-africain aujourd’hui disparu, dans l’actuelle république du Bénin) conte une autre épopée de revenants. La cinéaste franco-sénégalaise y suit la restitution de 26 œuvres béninoises pillées par la France lors de l’invasion coloniale de 1892, depuis leur départ du musée du Quai-Branly à Paris, en novembre 2021, jusqu’à leur accueil en grande pompe dans le palais présidentiel de Cotonou.

Documentaire aux dispositions fantastiques, fréquentant ouvertement la fiction, le film est une envoûtante réussite en style libre, qui renferme des abîmes sur le préjudice colonial. Ses éclats sombres, sa poésie stoïque, renouvellent la marque d’une cinéaste qui rôde sans peur dans un au-delà du film à sujet ou de la plate narration. Dahomey donne à voir le déroulement concret d’un événement historique. Mais paraît aussi se mouvoir dans un temps cosmique, depuis les soubassements de l’existence humaine. Mati Diop sait comment travailler les lieux, les gestes et la parole pour qu’aucune information ne semble jamais manquer à notre compréhension, tout en versant sur nous des flots de silence, sonorisés pour figurer un monde invisible – «petite république de la nuit», soufflait, il y a soixante-dix ans, le pamphlet de Chris Marker et d’Alain Resnais sur le déracinement de «l’art nègre», Les statues meurent aussi. Une idée à haut risque guide le film de Mati Diop, en réalité un tour de force. Dans cette odyssée de la restitution, la statue du roi Ghézo sera notre éclaireur et s’exprime en son nom propre, d’une voix off térébrante sortie du fond des temps, avec des mots écrits par le poète haïtien Makenzy Orcel. Ne l’appelez plus «objet numéro 26». L’œuvre nous parle, le monde se tait.

Positif :

On comprend vite que [le] but [de Mati Diop] est moins d'enfermer les œuvres volées dans un sarcophage de verre - fût-il celui de ses objectifs vidéo ou d'une salle de cinéma - que de les sortir de leur torpeur ligneuse, de les mettre en mouvement pour mieux les ressusciter.

L’Obs :

Du fond des couloirs du Musée du Quai-Branly qu’il s’apprête enfin à quitter, « 26 » nous raconte son retour au pays. Il est l’un des vingt-six trésors royaux que la France, dans sa « mansuétude condescendante », rend au Bénin. Du fond de sa boîte (belle idée de caméra subjective au moment où celle-ci, tel un sarcophage, se referme sur le « narrateur »), « 26 », de sa voix grave et tellurique, raconte dans une prose fiévreuse son retour vers la terre de ses ancêtres.

Entre les fastes cérémoniaux, les unes de la presse locale et l’effervescence patriotique suscitée, l’autrice de « Mille soleils » et de « Atlantique » nous plonge aussi au cœur d’un débat d’étudiants, jeunes intellectuels n’ayant pas tous la même interprétation de cet événement symbolique. Un arrière-plan politique dont Mati Diop fait la trame de cette odyssée poétique. De cette réflexion sensorielle et engagée sur le postcolonialisme et ses traces résiduelles émerge une question cruciale : entre l’art muséal et sacralisé, et l’art vivant et contemporain, quelles sont les racines de la culture d’une nation ? Et quelles en sont les véritables forces vives ?

Cahiers du Cinéma

Dahomey (Ours d’or à Berlin) rêve de cette « dé-prise », celle qui transformerait l’objet en sujet et le vu en voyant, adaptant sa mise en scène à la liberté retrouvée de ces effigies.

Le Monde

La jeune Franco-Sénégalaise, fille du musicien Wasis Diop, nièce du cinéaste Djibril Diop Mambéty (1945-1998), signe aujourd’hui avec Dahomey son film à tous égards le plus étrange. Court, intense, senti, impur.


Bande annonce =>DAHOMEY





Partager cet événement

bottom of page