LA QUINZAINE DOCUMENTAIRE : Riverboom du 13 au 26-11-24
sam. 16 nov.
|LE COLISÉE CARCASSONNE
RIVERBOOM Comédie Documentaire Suisse - 1h35 (25/09/2024) De Claude Baechtold Avec Claude Baechtold, Paolo Woods, Serge Michel Soirée débat lundi 18/11 à 20h avec W.Estève photo-reporter
Heure et lieu
16 nov. 2024, 18:00 – 18 nov. 2024, 20:00
LE COLISÉE CARCASSONNE
À propos de l'événement
HORAIRES
2 séances avec des horaires pouvant varier de quelques minutes :
Les jours et horaires précis sont déterminés chaque semaine par le Colisée
Samedi 16/11 : 18h - Ciné-débat Lundi 18/11 20h en présence du photo-reporter Wilfried Estève.
SYNOPSIS
Un an après les attentats du 11 septembre, le photographe Claude Baechtold se laisse embarquer par deux reporters risque-tout dans un périple à travers l’Afghanistan en guerre. Avec sa caméra vidéo achetée sur place, il va capturer en images ce road trip...
CRITIQUES
Libération :
La matière filmique de Riverboom a été retrouvée vingt ans après sa captation, par une sorte de hasard dont le film de Claude Baechtold est truffé. En 2002, ce jeune suisse, typographe de formation, n’a plus rien à perdre : ses parents adorés viennent de mourir dans un tragique accident de la route, il accepte donc sans réfléchir la proposition au débotté de Serge Michel (futur directeur des rédactions du Monde, alors sorte de Tintin survolté) de le suivre en Afghanistan, documenter l’offensive internationale menée par Etats-Unis contre le régime des talibans. Le poupin Serge Michel travaille alors comme grand reporter pour le Figaro et s’est adjoint les services d’un jeune photographe tête brulée, Paolo Woods. Cet improbable trio de pieds nickelés débarque dans un pays en pleine recomposition, sous tutelle des forces internationales mais également aux prises avec des chefs de guerre revenus à la faveur du départ des talibans.
Alors qu’ils décident, entassés dans un tacot, de refaire le périple jadis effectué par l’aventurière Ella Maillard dans l’espoir d’accéder à une véritable compréhension du pays, Claude Baechtold se met à filmer compulsivement leur road trip à l’aide d’une caméra numérique achetée dans un bazar de Kaboul.
Monté comme une comédie, souvent désopilant, Riverboom est en réalité moins un documentaire sur l’Afghanistan du début du XXIe siècle qu’un film d’apprentissage et d’amitié, où trois garçons que rien ne prédisposait à s’entendre cimentent une relation à la vie à la mort. N’y allant pas avec le dos de la cuillère sur les effets (certaines énumérations biographiques rappellent un style Amélie Poulain pas forcément du meilleur goût), Baechtold trouve pourtant le ton juste pour filmer ceux qu’ils croisent : comme autant d’amis potentiels à qui l’on porte une attention réelle, même éphémère. Et le film de permettre, tout en gardant un esprit dilettante, de recueillir des images précieuses, sorties des limbes de vingt ans d’oubli et alors que la situation actuelle jette un éclairage amer sur la jeunesse d’alors : qu’est devenue cette génération d’enfants croisée sur les routes d’un interminable voyage, aujourd’hui piégée par le régime liberticide qu’on connait ?
Exposés au danger, alors qu’ils approchent des terres encore tenues par les talibans, Serge et Paolo foncent dans l’espoir de glaner des informations inédites tandis que Claude, qui se donne volontiers le rôle du froussard angoissé, tente de freiner l’aventure. Ce sera peine perdue, tant la fougue du duo les conduit, avec une certaine inconscience, à poser les questions qui fâchent, le sourire aux lèvres mais le regard lucide.
Télérama
est l’histoire de trois protestants qui montent dans une voiture pour aller voir où tombent les parachutes. » Ainsi parle Claude Baechtold, réalisateur et voix off omniprésente de ce singulier documentaire. Le Suisse y raconte une aventure folle : sa traversée de l’Afghanistan avec deux compatriotes, le journaliste Serge Michel et le photographe de guerre Paolo Woods, à l’été 2002, en pleine intervention militaire américaine, alors que les chefs de clans se disputent des fiefs temporairement délaissés par les talibans... Le générique de début, défilé de photos couleur nappé d’un tube forcément kitsch du Rondò Veneziano, donne le la d’un film personnel et amusant qui a bien failli ne jamais voir le jour : les trente-neuf cassettes tournées par Baechtold, grâce à un Camescope acheté dans un bazar de Kaboul, furent perdues dès son retour, puis retrouvées vingt ans plus tard.
Replongeant dans ce voyage de jeunesse, l’auteur en tire le meilleur parti, celui d’en rire mais pas seulement, et signe, au-delà du journal de bord fantaisiste, le making of improvisé d’un reportage tout ce qu’il y a de sérieux, en l’occurrence une série d’articles de Serge Michel parue à l’époque dans le quotidien Le Figaro. À travers un montage malin de scènes saisies sur le vif, de centaines de clichés (Baechtold se révèle un photographe compulsif), de cartes animées, de notations décalées et confidences, le long métrage dessine aussi le portrait attachant d’un garçon traumatisé par la perte accidentelle de ses parents. C’est là, lors d’une nuit d’angoisse dans une région infestée de loups et de guerriers, sur les rives de la Boom en crue, que Claude Baechtold a cessé, enfin, de cauchemarder leurs cercueils vernis. Et que ses camarades et lui ont puisé le nom du collectif fondé à l’issue de leur expédition, Riverboom.
Les Inrocks :
Le documentaire vaut (...) pour l’incroyable préciosité de ses images : qui a déjà vu à quoi ressemble l’arrière-pays ? Qui savait qu’il était devenu l’un des premiers producteurs de haschich ? Les exemples abondent, et se mêlent en permanence à la voix naïve (...) du narrateur, qui tente de synthétiser la situation géopolitique de la région.
L'Obs
Démarrée sur un ton caustique, cette histoire d’amitié (et d’engueulades) sur fond de géopolitique se mue en un touchant voyage initiatique.
Première
Et si ce documentaire courait le risque d’offrir un point de vue nombriliste sur les tragédies vécues par le peuple afghan, la voix-off du cinéaste insuffle une poignante mélancolie à ces évènements datant d’il y a vingt ans. Comme une manière de redonner un soupçon d’innocence à un monde qui n’a cessé de sombrer depuis.
Bande annonce =>RIVERBOOM