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L'AFFAIRE NEVENKA

mer. 27 nov.

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LE COLISÉE CARCASSONNE

Drame, biopic Espagne - 1h57 (6/11/2024) De Icíar Bollaín Avec Mireia Oriol, Urko Olazabal, Ricardo Gómez Titre original Soy Nevenka Soirée débat 29/11 à 20h

L'AFFAIRE NEVENKA
L'AFFAIRE NEVENKA

Heure et lieu

27 nov. 2024, 18:00 – 10 déc. 2024, 20:00

LE COLISÉE CARCASSONNE

À propos de l'événement

HORAIRES

7 séances sur deux semaines avec des horaires pouvant varier de quelques minutes :

Les jours et horaires précis sont déterminés chaque semaine par le Colisée

Mer  27/11 : 18h - Sam  30/11 : 18h - Lun 02/12 : 14h.

Vendredi 29/11 ciné-débat à 20h avec Collectif11 Droits des Femmes

Ven 06/12 : 13h45 - Dim 08/12 : 18h45 - Mar  10/12 : 20h30 .


SYNOPSIS

À la fin des années 90, Nevenka Fernández, est élue à 25 ans conseillère municipale auprès du maire de Ponferrada, le charismatique et populaire Ismael Alvarez. C’est le début d’une descente aux enfers pour Nevenka, manipulée et harcelée pendant des mois par le maire. Pour s’en sortir, elle décide de dénoncer ses agissements et lui intente un procès.


CRITIQUES

Festival Lumière :

Pour son nouveau film, Icíar Bollaín s’appuie sur une histoire vraie, qui a défrayé la chronique dans son pays. Nevenka Fernández, économiste de formation, élue sous les couleurs du Parti Populaire, a osé briser le silence en dénonçant publiquement les abus qu’elle a subis de la part du maire de Ponferrada, qui l’ont poussée à démissionner de son poste de conseillère. En prenant la décision courageuse de faire traduire en justice un homme très influent, elle a ouvert la voie à un débat sur les violences machistes exercées dans les milieux de pouvoir. Nevenka Fernández a remporté son procès, débouchant sur la condamnation d’Ismael Alvárez par le tribunal de Castille-et-Léon. Mais durant toute la procédure, elle s’est aussi heurtée aux pressions de la société, prompte à museler sa parole. Sa sincérité a été mise en doute, sa personnalité dénigrée, et il lui a fallu tenir bon pour lutter face aux remarques et accusations venues de tous bords.   

Sensible à ce sujet, Icíar Bollaín retrace avec précision le combat pour la dignité de Nevenka Fernández, qui apparaît comme une pionnière dans une époque bien antérieure à l’éclosion du mouvement #MeToo. La cinéaste retrouve pour ce nouveau long métrage Isa Campo, la scénariste de son précédent film Les Repentis, et continue de s’inspirer de faits réels pour livrer son regard, profondément engagé, sur une affaire qui a secoué les esprits et résonne fortement avec l’actualité. 

« Ce qui m'impressionne le plus dans l'histoire de Nevenka, c'est qu'il s'agit de l'histoire d'un abus qui s'est produit au vu et au su de tout le monde, dans un contexte qui le permettait. Elle a tenu tête à l'homme le plus puissant de sa ville contre l'avis de presque tout le monde autour d'elle, et publiquement, chose épique il y a vingt ans. Et bien qu'elle ait gagné la bataille juridique, elle s'est retrouvée seule face à une société très différente de celle d'aujourd'hui, qui lui a tourné le dos. » (Icíar Bollaín, cineuropa.org, 7 février 2024)

LDH :

Nevenka est une brillante conseillère municipale de la petite ville espagnole de Ponferrada. Elle entame un jour avec Ismaël, le maire, personnalité populaire et charismatique, une relation qu’elle ne souhaite pas prolonger, car elle n’éprouve pas pour lui les sentiments qu’il déclare avoir pour elle et elle lui en fait part, tout en souhaitant garder son amitié. Ismaël, quant à lui, n’accepte pas cette décision. Il se met alors à la poursuivre, et pire, à la harceler sans relâche, sur le plan tant professionnel que personnel. Il lui téléphone à toute heure du jour et de la nuit, il la dévalue et la dénigre dans ses fonctions, la rétrograde, jouant à fond de son pouvoir hiérarchique pour lui pourrir littéralement la vie, à tel point que Nevenka, traquée, finit par sombrer dans la dépression et que, poussée par ses amis, elle parte vivre ailleurs, abandonnant tout derrière elle pour tenter de se reconstruire, et trouver enfin la force de porter plainte contre lui…

La grande force de ce film, dont le rôle principal est interprété par une actrice formidable, est d’illustrer de façon très convaincante une situation dans laquelle le consentement est au cœur des événements. Nevenka a vécu librement une brève relation qui n’est en rien irréversible pour elle, et qu’elle n’a pas décidé de poursuivre, tandis que son partenaire conteste en fait la liberté de choix dont elle a fait preuve ; c’est elle qui se retire, il la désire d’autant plus qu’elle affirme cette liberté vis-à-vis de lui, et que probablement il voudrait garder ce qu’inconsciemment ou pas il considère comme un privilège masculin. Et pour lui ce refus est un rejet, ce non-consentement devient véritablement obsessionnel : il a été brièvement son amant, il est son supérieur hiérarchique, il prétend (ou croit) l’aimer, il doit lui imposer sa loi et n’a rien à faire de son consentement, notion qui semble lui être inaccessible ou en tout cas qu’il ne cherche même pas à comprendre. Elle résiste, il faut briser cette résistance par tous les moyens en son pouvoir et la harceler, où qu’elle soit et de quelque manière que ce soit, jusqu’à ce qu’elle cède, et là il n’est plus question de consentement !

A bout de forces et poussée par ses amis et son compagnon, Nevenka finit par porter plainte et cette plainte aboutira à une condamnation, la première de ce genre d’affaires. Mais, car cette histoire est vraie, dans la réalité elle le paiera très cher car elle devra quitter l’Espagne afin de pouvoir travailler et vivre en paix.

Cinéma Jean Eustache :

Elle n’a pas la notoriété d’un Almodóvar ou d’Alejandro Amenábar. Et pourtant, depuis maintenant 25 ans, Icíar Bollaín construit une œuvre tout à fait remarquable, cohérente, avec des scénarios et des interprétations à chaque fois irréprochables, sur des thématiques sociales, féministes et politiques en prise directe avec l’Histoire ou l’actualité. On se souvient en particulier de Même la pluie avec Gael Garcia Bernal (excellente mise en abyme historique sur les méfaits du colonialisme et du libéralisme à tous crins) et de Ne dis rien, impressionnante dénonciation des violences conjugales, tournée en 2003, soit bien avant la vague récente de films sur  le sujet des violences sexuelles et du harcèlement.

L’Affaire Nevenka s’inscrit dans le prolongement de Ne dis rien puisqu’il s’agit de revenir sur le premier procès historique mené contre un personnalité politique espagnole pour harcèlement sexuel. C’était près de 20 ans avant l’affaire Weinstein et #MeToo, l’Espagne était déjà pionnière dans sa capacité à dénoncer et à réagir, même si cela fut douloureux et laborieux (Nevenka Fernandez ayant été obligée de s’expatrier à l’issue du procès). On retrouve dans ce procès politique tous les ingrédients connus de l’abus de pouvoir par un homme considéré, par les médias et la population, comme charismatique et populaire (et donc intouchable). Tout l’intérêt du film d’Icíar Bollaín vient de son scénario très documenté qui démonte les mécanismes entremêlés de séduction et d’influence, de manipulation et de pression dans un univers professionnel où la frontière avec l’intime est sans cesse battue en brèche. L’actrice Mireia Oriol propose une interprétation aussi poignante que nuancée. Une nouvelle démonstration de la capacité du cinéma espagnol à nous offrir des drames réalistes de premier plan. 


Bande annonce =>L'AFFAIRE NEVENKA





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