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LITTLE JAFFNA

jeu. 12 juin

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LE COLISÉE CARCASSONNE

Drame, policier - France, Tamoul - 1h39 (30/04/2025) De Lawrence Valin Avec Lawrence Valin, Puviraj Raveendran, Vela Ramamoorthy

LITTLE JAFFNA
LITTLE JAFFNA

Heure et lieu

12 juin 2025, 16:00 – 23 juin 2025, 14:00

LE COLISÉE CARCASSONNE

À propos de l'événement

HORAIRES

5 séances avec des horaires pouvant varier de quelques minutes :

Les horaires précis sont déterminés chaque semaine par le Colisée.

Jeu 12/06 : 16h25 - Ven 13/06 : 18h15 avec présentation du film par un membre de l'association - Mar 17/06 : 20h45.

Dim 22/06 : 18h - Lun 23/06 : 14h.

SYNOPSIS

Le quartier de « Little Jaffna » à Paris est le cœur d'une communauté tamoule vibrante, où Michael, un jeune policier, est chargé d'infiltrer un groupe criminel connu pour extorsion et blanchiment d'argent au profit des rebelles séparatistes au Sri Lanka. Mais à mesure qu'il s'enfonce au cœur de l'organisation, sa loyauté sera mise à l'épreuve, dans une poursuite implacable contre l'un des gangs les plus cachés et puissants de Paris.


CRITIQUES

Télérama :

Paris, quartier de la Chapelle. Un jeune policier d’origine tamoule accepte d’infiltrer un gang connu pour extorquer et blanchir de l’argent au profit des Tigres, les rebelles séparatistes sri lankais. Plongée violente, tendue et… sentimentale au cœur d’une communauté et du déchirement d’un jeune type entre sa mission et la redécouverte de ses racines et de sa culture. Dans le paysage, souvent balisé, du cinéma français, ce premier long-métrage impose une ambition et une originalité toutes singulières, et d’abord en se focalisant sur une minorité jamais représentée à l’écran — sauf rares exceptions, comme dans Dheepan de Jacques Audiard (2015) où, à l’époque, Lawrence Valin, auteur de Little Jaffna, était un simple figurant.

Après un court-métrage du même titre, réalisé à la Fémis, qui, déjà, établissait un pont entre le quartier tamoul de Paris et la guerre au Sri Lanka, le jeune réalisateur-scénariste persiste et signe. Dans ce polar éclatant d’énergie et de couleurs, il ne cache pas ses références enamourées, comme le Mean Streets de Martin Scorsese et le bouillonnant Gangs of Wasseypur de Anurag Kashyap, lui-même considéré comme le Scorsese bollywoodien. Le film oscille, sans jamais faiblir, entre course-poursuite démente sur l’asphalte avec envolée lyrique de pigeons, séquence de torture sur un toit et, même, drame sentimental façon West Side Story en sari, à cause d’une beauté à laquelle il est dangereux de s’attacher…

Complètement habité par son sujet, Lawrence Valin s’est donné à raison le rôle de l’infiltré, drôle de Serpico débutant et fiévreux, gagné par l’admiration pour les « parrains » de sa communauté. Il s’est entouré à la fois d’acteurs non professionnels très crédibles en petits gangsters peroxydés, aux tenues rose fluo, et de vraies stars tamoules comme la grande Radhika Sarathkumar. Voilà un objet de cinéma à l’hybridation particulièrement réussie, entre action ultra stylisée et immersion géopolitique.

Première

Un constat doux-amer dans la lignée directe de La Nuit nous appartient, référence assumée de ce premier long aussi bien pensé qu’orchestré.

Le Monde

Sa « Little Italy » à lui, c’est le quartier de La Chapelle, à Paris. C’est l’histoire d’un acteur franco-tamoul, d’origine sri-lankaise, qui en avait assez des rôles d’Indiens ou de migrants au cinéma. Alors il a décidé d’écrire ses propres films et de se tailler des rôles sur mesure. C’est ainsi que Lawrence Valin, né en 1989 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), incarne un flic infiltrant un gang tamoul, à Paris, dans son premier long-métrage, Little Jaffna. Le titre de ce thriller pop, aussi sérieux que divertissant, fait écho à ce quartier de La Chapelle, dans le nord de la capitale, où vit la communauté tamoule : minoritaires au Sri Lanka, île au sud de l’Inde, les Tamouls sont persécutés par les Cinghalais depuis l’indépendance du pays, en 1948. La guerre civile y fait rage et les Tigres tamouls mènent la lutte armée en vue de créer un Etat indépendant dans le nord et l’est du pays – ce mouvement est classé comme une organisation terroriste par l’Union européenne depuis 2006.

Ces informations sont livrées dans un « carton » au début du film, avant que n’apparaissent en gros plan, tel un puzzle, des morceaux du visage d’un jeune policier, Michael (Lawrence Valin), les traits fins, regard un peu éteint, alors qu’il s’entretient avec sa hiérarchie. Gardien de la paix à Clermont-Ferrand, Michael est envoyé à Paris pour y infiltrer une mafia tamoule, laquelle mène divers trafics (notamment de clandestins) et blanchit de l’argent en vue de financer la lutte des Tigres au Sri Lanka.

Comme pour appuyer l’enjeu identitaire, le flic souffre d’une dermatose (un vitiligo), créant des taches claires sur sa peau sombre. Le voici un peu léopard, en plus d’être une taupe : en planque dans une cantine de La Chapelle, où il travaille comme serveur, Michael observe les faits et gestes du « parrain », un certain Aya (Vela Ramamoorthy). Entre deux thés brûlants, et deux flashs d’info de la chaîne de télé sri-lankaise, le bonhomme lance les opérations et cache derrière son air placide une âme sanguinaire.

Pour accrocher le spectateur à cette communauté tamoule peu connue, Lawrence Valin utilise les codes du polar, parfois au second degré, avec ses bandes rivales déboulant sur le trottoir, prêtes à en découdre devant les petites échoppes – massacre au thon chez le poissonnier ! La scène d’ouverture, superbement filmée dans l’explosion de couleurs de la fête de Ganesh (du nom du dieu à tête d’éléphant hindou), donne le ton avec son rythme calibré, ses ralentis, son rituel de cassage de noix de coco, sa musique plantée comme un poignard et ce visage que l’on découvre derrière un masque festif.

Ainsi nous apparaît le flegmatique Puvi (Puviraj Raveendran), barbe soyeuse, sorte de bras droit du parrain dont Michael va se rapprocher. Le « babtou » (le Blanc, l’Occidental) qui mange avec sa fourchette, et non avec ses mains, a beau installer le doute, il se fait une place parmi les caïds, jusqu’à éprouver un certain trouble. Une fois que l’on entre dans la « famille », on n’en sort plus, ou alors les pieds devant. Dans Little Jaffna, tout est vrai, et tout est surdosé, a coutume de dire Lawrence Valin.

Le film préserve le mystère de ce flic déboussolé, arrivé en France à l’âge de 4 ans, dont le père, mort, était un Tigre noir, du nom de ces rebelles qui perpétraient des attaques-suicides. Une arborescence de personnages complète le tableau, telle la grand-mère de Michael, qui vit avec son petit-fils et l’éclaire sur l’histoire de son pays – elle est interprétée par la star sri-lankaise Radhika Sarathkumar.

Fan du cinéma de Martin Scorsese, de ses tableaux de la mafia italo-américaine, mais aussi des blockbusters sud-coréens et de « Kollywood » (cinéma tamoul), Lawrence Valin travaille depuis des années l’étoffe de son film de gang. Il en a fait une première ébauche dans un « court » du même nom (Little Jaffna, 2018), où il apparaît teint en blond, les cheveux en brosse, puis une seconde dans le moyen-métrage The Loyal Man (2019), l’histoire d’un homme de main à la double vie. Celui-ci est incarné par Antonythasan Jesuthasan, l’acteur principal de Dheepan (2015), de Jacques Audiard, Palme d’or à Cannes, retraçant l’histoire d’un réfugié tamoul sri-lankais en France. Lawrence Valin avait d’ailleurs passé le casting pour ce même rôle, raconte-t-il. C’était avant de passer derrière la caméra.


Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=crsx7_2vrn0





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