MELANCOLIE
ven. 18 oct.
|LE COLISÉE CARCASSONNE
Romance dramatique - Japon - 1h24 (14 août 2024) De Takuya Katô Avec Mugi Kadowaki, Kentaro Tamura, Shôta Sometani
Heure et lieu
18 oct. 2024, 14:00 – 28 oct. 2024, 14:00
LE COLISÉE CARCASSONNE
À propos de l'événement
HORAIRES
6 séances sur deux semaines avec des horaires pouvant varier de quelques minutes :
Les jours et horaires précis sont déterminés chaque semaine par le Colisée
Ven 18/10 : 14h - Mar 22/10 : 20h45 .
Mer 23/10 : 18h30 - Jeu 24/10 : 16h30 - Sam 26/10 : 18h45 - Lun 28/10 : 14h.
SYNOPSIS
Après la perte brutale de son amant, Watako retourne discrètement à sa vie conjugale, sans parler à personne de cet accident. Lorsque les sentiments qu’elle pensait avoir enfouis refont surface, elle comprend que sa vie ne pourra plus être comme avant et décide de se confronter un à un à tous ses problèmes.
CRITIQUES
L’Obs :
A bas bruit, dans une ambiance ouatée, sous une lumière bleutée, voici le chemin d’une jeune femme vers les mots qui racontent les sentiments. Watako aimait un homme. Il n’était pas son mari mais, ensemble, ils s’échappaient incognito à la campagne avant de retourner à leurs vies respectives. Le pire est arrivé. Et Watako n’a même pas pu le nommer pour alerter les urgences.
Dans « la Mélancolie », il n’est pas question de faire intrusion dans la vie puis le chagrin de Watako (magnifique Mugi Kadowaki, repérée dans « Aristocrats » en 2022). La caméra observe à distance raisonnable cette surface des choses qui voudrait rester inchangée. Tant de froideur peut rebuter le spectateur, pourtant il y a du feu sous la glace. L’enjeu se tient même entièrement là. Dans ce rien qui doit devenir tout.
Télérama :
Comme dans Le mal n’existe pas, de Ryûsuke Hamaguchi, il est question de « glamping » dans le deuxième long métrage du dramaturge Takuya Kato. C’est en sortant d’un de ces campings de luxe en vogue au Japon que Kimura meurt accidentellement, laissant sa collègue de travail et amante Watako dans la sidération. Pour la jeune femme, c’est un retour brutal à l’impasse de la vie avec son mari, avec, double peine, l’obligation de cacher son deuil…
Au-delà de cette histoire simple d’adultère et de perte, La Mélancolie critique de manière feutrée mais avec acuité la société japonaise où le respect absolu de la bienséance finit par emprisonner les sentiments. C’est écrit avec une infinie délicatesse et réalisé avec une élégance sophistiquée, au risque de la froideur. On aurait aimé que ce film, aussi touchant soit-il, ne s’impose pas la même retenue que son personnage principal. Et déborde davantage du cadre…
Les Inrocks :
À qui confier son chagrin, son deuil ? À sa meilleure amie ? Non, elle croyait qu’ils ne se voyaient plus. Au début, Watako joue la comédie, prend sur elle, cache et retient ses sentiments. Mais il est impossible de vivre ainsi. Par flashes, elle revoit son bel amant et les bons moments qu’elle a vécus avec lui. Alors elle va tenter d’affronter ce qu’elle ressent, la vérité, parler aux autres de son mari (scène de ménage à la japonaise), à la femme de Kimura (très belle scène, filmée à distance, avec respect), pour tenter de survivre. Sans que le film ne tombe jamais dans la psychologie à deux balles, dans la “reconstruction” ou la “résilience”.
Tout en retenue, le film de Takuya Katô frappe par des partis pris de mise en scène radicaux et simples : la musique (ce pansement des mauvais films) est rare, la photo alterne couleurs chaudes et couleurs froides, les plans sont très composés, sans ce côté un peu trop ripoliné, lisse, hypersymétrique et maîtrisé qu’on trouve parfois chez certains cinéastes japonais contemporains.
Magnifiquement écrit (les dialogues, très quotidiens, sont superbes), très composé, scandé, La Mélancolie, film humaniste, émouvant à force de pudeur, donne très envie de découvrir l’œuvre de Takuya Katô pour le théâtre, dont il vient.
Bande annonce =>MELANCOLIE