top of page

PRIMA LA VITA

jeu. 27 févr.

|

LE COLISÉE CARCASSONNE

Drame - Italie - 1h50 (12/02/2025) De Francesca Comencini Avec Fabrizio Gifuni, Romana Maggiora Vergano, Anna Mangiocavallo

PRIMA LA VITA
PRIMA LA VITA

Heure et lieu

27 févr. 2025, 16:00 – 11 mars 2025, 20:00

LE COLISÉE CARCASSONNE

À propos de l'événement

HORAIRES

4 séances avec des horaires pouvant varier de quelques minutes :

Les horaires précis sont déterminés chaque semaine par le Colisée.

Jeu 27/02 : 16h.

Ven 07/03 : 18h15 avec présentation du film par un membre de l'association - Dim 9/03 : 18h10 - Mar 11/03 : 20h30.


SYNOPSIS

Un père et sa fille habitent les mondes de l’enfance. Il lui parle avec respect et sérieux, comme à une grande personne, il l’entraine dans des univers magiques débordants de vie et d’humanité. Il est le grand cinéaste de l’enfance et travaille sur Pinocchio. Un jour, la petite fille devient une jeune femme et l’enchantement disparait. Elle comprend que la rupture avec l’enfance est inéluctable et a le sentiment qu’elle ne sera plus jamais à la hauteur de son père. Alors elle commence à lui mentir et se laisse aller, jusqu’au bord du gouffre. Le père ne fera pas semblant de ne pas voir. Il sera là pour elle, tout le temps qu’il faut.


CRITIQUES

 Positif : Une démarche certes intime au départ : elle permet [à Francesca Comencini] de s'affranchir joliment de son héritage familial, donc de trouver sa place en tant qu'adulte. Mais une démarche universelle, profondément émouvante à l'arrivée, et il y a fort à parier que la réalité augmentée, magnifiée, du cinéma y soit pour quelque chose…                                                   Libération :Cinéma dans les pas de papa. Le cinéma du père, l’antre de la matrice, le ventre de la baleine. A rebours d’une vie entière de «fille de», choisissant de faire le vide autour de cette relation filiale de nom illustre – Comencini –, Prima la vita est l’anatomie d’un rapport exclusif et opaque sur des années, de Pinocchio à Geppetto, de Francesca, réalisatrice d’une quinzaine de films, à Luigi, mort en 2007 de la maladie de Parkinson, auteur d’œuvres mémorables de l’enfance, l’Incompris, Casanova, Un adolescent à Venise, et donc les Aventures de Pinocchio.                                                      Sa fille, à présent âgée de 64 ans, entreprend de filmer le portrait d’un homme droit, cultivé et de gauche, cinéphile qui sauva nombre de films en très fragile pellicule nitrate de la destruction et fonda, avec son frère et le réalisateur Alberto Lattuada, la Cineteca Italiana à Milan : on voit les extraits choisis de quelques films muets sauvés qui font écho au réci                                                            Par la distance attentive, respectueuse, une mise en scène à froid, très dépouillée, la cinéaste revient sur ce rapport d’amour à pas de loup, l’évolution contrariée du lien entre père et fille, seuls dans l’appartement romain, séparés par un couloir d’ombre, où le plus profond du film finira par s’épancher. Avec la même attention qu’elle suit l’évolution de la maladie, les tremblements des mains du grand artisan, ou la déchéance sur son visage à elle, devenue héroïnomane.Du moins Francesca Comencini ne songe pas un instant, elle, à séparer l’homme de l’artiste et le père de l’œuvre. Tout est lié, ligué à recomposer le destin de cinéaste-fille-de-grand-cinéaste, son privilège et sa malédiction. Il faut souligner l’originalité du regard porté sur soi étonnamment lucide, inattendu à quelques défauts près, sans minauder. Pinocchio, c’est elle, la fille, la créature, et pas elle, parce que Francesca est une fille et non un garçon. Alors elle traîne (elle aime traîner) dans le champ de la caméra dont il faut la faire sortir. Elle sait que son père hait le mensonge comme dans le conte de Collodi. Cruellement, c’est lorsqu’elle se mettra à lui mentir, jeune femme révoltée des années de plomb, qu’elle entrera dans le champ de vision de son père, qui, éploré, se dédiera à elle «le temps qu’il faut» (titre original du film). Version lointaine et féminine de Mon père avait raison, Prima la vita est le récit de ce regard enfin échangé puis renvoyé, de la fille sur son père.           Télérama : Difficile pour un(e) enfant de grandir dans l’ombre écrasante d’un père créateur… Francesca Comencini, fille de ce grand cinéaste de l’enfance qu’était Luigi Comencini, en sait quelque chose. Ce qu’elle raconte ici de leur lien, en ravivant des souvenirs vifs, est intime et insolite. Il est rare de voir ainsi décrite, de manière aussi fine, la relation forte, unique, compliquée par divers obstacles, entre une fille et son père célèbre.                                      Luigi Comencini, rappelons-le, est l’auteur d’au moins deux chefs-d’œuvre, Les Aventures de Pinocchio et L’Incompris. Longtemps mésestimé pourtant, car n’affichant pas l’ambition esthétique d’un Fellini ou d’un Antonioni, ce réalisateur italien fut un auteur populaire, à la carrière prolifique et variée. Plusieurs scènes de Prima la vita évoquent directement son travail, à travers une reconstitution magique du tournage de Pinocchio. Où Francesca, alors fillette, gambade librement au milieu du plateau (au risque d’être dans le champ de la caméra !), exprimant toutes les qualités de l’enfance vantées par son père : énergie, sensibilité, fierté, désobéissance. Un moment, juste avant une séquence à tourner, ce père, jusque-là toujours calme, tance soudain son assistant, jugeant qu’il crie trop et ne respecte pas les habitants. Modèle d’humanisme, le réalisateur y livre sa morale : « D’abord la vie, le cinéma ensuite ! »                                                                                                         À cette période d’enchantement, de complicité et d’apprentissage mutuel, où le père s’adresse à sa fille comme à une adulte, succède sans transition un nouveau chapitre, nettement plus tumultueux. Francesca devient une jeune femme qui embrasse l’exaltation révolutionnaire et le romantisme morbide des « années de plomb ». Distance d’avec le père, réclusion due à un sentiment d’échec, plongée dans la drogue… Dans cette partie comme dans celle de l’enfance, la réalisatrice a eu l’idée forte d’écarter du récit sa mère et ses trois sœurs pour se focaliser uniquement sur son père et elle, comme si ce travail de mémoire devait se matérialiser physiquement par un face-à-face. Elle a fait le vide, littéralement, autour de ses deux personnages, en les filmant dans un grand appartement nu et désert, juste rempli de livres. Dans ce théâtre de l’isolement, un couloir interminable symbolise le fossé qui les sépare.                                                                                                             Prima la vita avance ainsi, entre conte aux couleurs passées et fantasmagorie oppressante. Le portrait que brosse la réalisatrice de son père ne manque pas de nuances. Luigi est un mélange d’humilité et de dédain, de joie et de rigorisme classique – une chanson étendard de Neil Young fait l’objet d’un échange savoureux. Malgré son austérité, il s’affirme comme un soutien indéfectible, qui embarque avec lui sa fille à Paris pour l’éloigner de ses démons et la protéger. Au diable le travail alors, il y a urgence ! Plus qu’un hommage, le film se révèle un chant d’amour et de gratitude. Où se dessine en creux le principe des vases communicants : tandis que Francesca s’en sort peu à peu, son père est de plus en plus invalidé par la maladie de Parkinson, jamais mentionnée, suggérée avec tact. Si le cinéma vient après la vie, il n’en est pas moins important. L’existence même de ce film et la grande part qu’il accorde à la cinéphilie en témoignent. La belle scène de sortie au cinéma, les nombreux extraits de films (L’Atlantide, de Pabst, L’Enfance nue, de Pialat, Païsa, de Rossellini…), les récits de Luigi sur ses souvenirs de jeune spectateur et ses opérations de sauvetage des films muets (à l’origine de la fondation de la Cinémathèque de Milan) procurent beaucoup d’émotion. Si Francesca Comencini est parvenue à se distinguer nettement de son père en ayant choisi l’autobiographie, veine qu’il dépréciait, elle le rejoint au moins sur une chose : tout comme L’Incompris, son film nous fait pleurer à chaudes larmes.


Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=-h3cxhPrrCA




Partager cet événement

bottom of page