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mer. 07 févr.

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LE COLISÉE CARCASSONNE

Si seulement je pouvais hiberner

1h 38min Film sorti le 10 janvier 2024 Drame Mongolie De Zoljargal Purevdash Avec Battsooj Uurtsaikh, Nominjiguur Tsend, Tuguldur Batsaikhan

Si seulement je pouvais hiberner
Si seulement je pouvais hiberner

Heure et lieu

07 févr. 2024, 18:00 – 13 févr. 2024, 20:00

LE COLISÉE CARCASSONNE

À propos de l'événement

SYNOPSIS

Ulzii, un adolescent d’un quartier défavorisé d’Oulan-Bator, est déterminé à gagner un concours de sciences pour obtenir une bourse d’étude. Sa mère, illettrée, trouve un emploi à la campagne les abandonnant lui, son frère et sa sœur, en dépit de la dureté de l’hiver. Déchiré entre la nécessité de s’occuper de sa fratrie et sa volonté d’étudier pour le concours, Ulzii n’a pas le choix : il doit accepter de se mettre en danger pour subvenir aux besoins de sa famille.

CRITIQUES

Le Parisien libéré

« Si seulement je pouvais hiberner » vaut le détour. D’abord, parce qu’on y découvre les plaines de la Mongolie mais aussi les tours plus méconnues d’Oulan-Bator. Ensuite, parce qu’on s’attache à ce gamin débrouillard qui rêve d’échapper à son destin. Enfin, parce que le film évite le misérabilisme et que le suspense de son intrigue nous happe.

L’Obs

Voici un drame lumineux sur le déterminisme et la résilience sur fond de société mongole à deux vitesses. Ulzii, brillant lycéen, veut passer un concours pour décrocher une bourse. Mais le milieu défavorisé dont il est issu (la mère, illettrée, est contrainte d’abandonner ses enfants pour un boulot à la campagne), ne lui facilite pas la tâche. Sur un scénario posément écrit, sans grandes audaces mais avec une indéniable maîtrise, la réalisatrice, qui fait ici ses débuts, déploie une mise en scène trop standardisée pour pleinement convaincre. Cette fiction très « cinéma du monde » présentée cette année à Cannes (Un certain regard), et non dénuée de talent, manque encore d’une personnalité affirmée. X. L.

Télérama :

Il est si rare que le cinéma nous emmène à Oulan-Bator qu’on est d’emblée fasciné par cette fiction tournée dans le froid glacial de la capitale de la Mongolie. Un exotisme réjouissant accompagne la découverte de ces lointains, en rien magnifiés pourtant.

La blancheur brumeuse matérialise une terrible pollution atmosphérique, notamment liée à la combustion intensive de charbon dans le quartier des yourtes, refuge des défavorisés. C’est là que vit Ulzii, un adolescent inquiet, gagné par la peur de devenir un mendiant dans cette ville où son père, nomade, avait voulu venir pour garantir une éducation à ses quatre enfants. Mais il est mort, la mère est devenue alcoolique et tout part à la dérive…

À travers l’émouvant Ulzii, interprété par un jeune garçon qui a vraiment grandi dans ce quartier planté de yourtes fragiles, Oulan-Bator devient une terre presque familière. La réalisatrice inscrit ce premier long métrage dans une tradition du réalisme social qui a hérité du fameux Voleur de bicyclette (1948) et mêle la dénonciation de la pauvreté à la vérité des sentiments. Autour de l’adolescent qui déploie toute sa volonté pour s’en sortir et doit fricoter avec des voleurs de bois pour gagner de quoi acheter un peu de charbon, les situations presque mélodramatiques se multiplient : avec la mère si difficile à aimer, avec un professeur de physique qui croit en ses capacités, avec un voisin qui a perdu ses deux fils et apporte sa protection…

De bout en bout, le regard de Zoljargal Purevdash reste d’une superbe pureté, d’une parfaite pudeur. En même temps qu’elle guide son jeune héros vers un avenir possible, elle ouvre son pays au monde, montre que les traditions laissent place à une vision nouvelle des enjeux climatiques comme de l’éducation. Un film chaleureux et passionnant.

Libération : "Yourte nature" !!

Projeté en avant-première à Un certain regard, Si seulement je pouvais hiberner semble complètement remplir la fonction si régulièrement attribuée au cinéma international par le délégué général de Cannes, Thierry Frémeaux, de «donner des nouvelles» d’un pays, et d’autant plus sûrement ici qu’il s’agit de la Mongolie, région qui n’est pas précisément à l’épicentre de l’intérêt médiatico-artistique. Le film est le premier long-métrage d’une cinéaste, Zoljargal Purevdash, qui, formée au Japon, avait été remarquée en 2020 pour son court-métrage Stairs, et raconte l’adversité incessante qui tiraille la jeune existence d’Ulzii dans les faubourgs d’Oulan-Bator. Une coproduction alliant Mongolie, France, Suisse et Qatar provenant d’un pays où le cinéma n’existe plus vraiment, remplacé par des productions de séries pour la télé.

Vivant dans une yourte avec sa mère et ses frères et sœurs, il est l’un de ces déshérités venus des campagnes et qui se sont fixés dans un district en perpétuelle extension depuis le début des années 2000, où se concentre une population pauvre. Comme beaucoup de pays satellites de l’Union soviétique, la décongélation du bloc de l’Est et la conversion à marche forcée de l’économie administrée au capitalisme sauvage ont laissé les plus fragiles sur le carreau. La cinéaste parle d’expérience puisque après le divorce de ses parents, elle s’est installée dans ce quartier avec sa mère qui y tenait une épicerie.

Puisant dans ses souvenirs, la cinéaste imagine le drame de la mère d’Ulzii dont le mari est mort et qui se retrouve avec quatre enfants à nourrir. Elle semble complètement dépassée par les évènements et s’adonne à la boisson sous le regard consterné de son fils aîné qui l’engueule et essaye de lui trouver du boulot. Finalement, elle décide de repartir à la campagne, laissant les enfants se débrouiller tous seuls tandis qu’Ulzii est pris en charge par un prof de physique, qui le prépare aux différents concours nationaux afin qu’il obtienne une bourse d’étude. L’écart des conditions d’existence se marque ici très nettement entre la population vivant dans les immeubles et celle qui s’agrège dans ce qui tient plutôt du bidonville, avec des réchauds à charbon responsables d’une pollution persistante sur la capitale. La cinéaste raconte d’ailleurs que l’idée du film lui est venue en voyant une manifestation écolo pour protester contre ces fumées. Dans une des séquences, les services sociaux déboulent chez Ulzii avec un filtre à fumée, alors qu’il n’y a plus ni charbon ni d’électricité dans la bicoque.

Le film est loin d’être parfait mais tout y est assez rarement vu, capté, pour qu’on fouille chaque détail de plan. La performance du jeune Battsooj Uurtsaikh dans le rôle d’Ulzii, gamin muré dans l’impératif de tenir le coup, apporte une nervosité à un récit qui se traîne un peu, comme engourdi par le grand froid qui l’enserre.

Horaires (à vérifier) : Mercredi 18h - Jeudi 20h - Vendredi 14h - Samedi/Dimanche 18h - Lundi 14h - Mardi 20h

Bande annonce => si seulement je pouvais hiberner

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