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THE OUTRUN

dim. 03 nov.

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LE COLISÉE CARCASSONNE

Drame GB Allemagne - 1h 58 (2 octobre 2024) De Nora Fingscheidt Avec Saoirse Ronan, Paapa Essiedu, Stephen Dillane

THE OUTRUN
THE OUTRUN

Heure et lieu

03 nov. 2024, 18:00 – 11 nov. 2024, 14:00

LE COLISÉE CARCASSONNE

À propos de l'événement

HORAIRES

6 séances sur deux semaines avec des horaires pouvant varier de quelques minutes :

Les jours et horaires précis sont déterminés chaque semaine par le Colisée

Dim 03/11 18h45 - Mar  05/11 : 20h15 .

Mer  06/11 : 18h40 - Jeu 07/11 : 16h10 - Sam  09/11 : 18h25 - Lun 11/11 : 14h.


SYNOPSIS

Rona, bientôt la trentaine, brûle sa vie dans les excès et se perd dans les nuits londoniennes. Après l’échec de son couple et pour faire face à ses addictions, elle trouve refuge dans les Orcades, ces îles du nord de l’Écosse où elle a grandi. Au contact de sa famille et des habitants de l’archipel, les souvenirs d’enfance reviennent et se mêlent, jusqu’à s’y confondre, avec ceux de ses virées urbaines. C’est là, dans cette nature sauvage qui la traverse, qu’elle trouvera un nouveau souffle, fragile mais chaque jour plus puissant.


CRITIQUES

Libération :

La journaliste et autrice anglaise Amy Liptrot a publié en 2016 un livre autobiographique, The Outrun (l’Ecart en VF), où elle racontait son alcoolisme sévère et son sevrage sous la forme composite d’un récit entremêlant l’évocation des nuits de biture à Londres et la rude épreuve d’une sortie de l’addiction par l’isolement volontaire sur une île au large de l’Ecosse, Papay, une des plus éloignée de l’archipel des Orcades. Filmer cette histoire, c’est prendre le risque de transmuer les accents authentiques du récit confession en festivals de gestes et grimaces titubant sur un plancher poisseux jonché de phrases pâteuses. C’était sans compter l’investissement d’une comédienne hors pair, Saoirse Ronan, qui coproduit le film, et l’indéniable habileté d’une réalisatrice allemande passée d’un court métrage primé à Berlin à la direction d’une fiction Netflix avec Sandra Bullock (The Unforgivable en 2021). Amy Liptrot est elle-même créditée à la coécriture du scénario.

Le film raconte moins une histoire qu’il ne compose avec la météorologie tourmentée de l’existence de Rona, le personnage principal, que l’on voit au présent se débattre avec des petits boulots dont elle peine à comprendre le sens, temps morne que vient fracturer le souvenir des sorties en club à Londres dans l’exaltation de la musique et des shots avalés à la chaîne jusqu’à tomber. Mais cette intensité brûle, jusqu’au couple qu’elle forme avec un jeune homme qui ne peut plus la suivre dans ses chevauchées à corps perdu en direction du coma éthylique. Tout le reste n’est que réparation de ce qui s’est effondré, l’hébétude déprimée d’une gueule de bois sans fin et sans adjuvant qui serait la vie normale.

Tout le film varie autour de l’alternative taraudante entre se cramer ou s’emmerder, comme si c’était l’un ou l’autre et rien d’autre au milieu ou à escompter. Il faut des heures sous la tempête infernale au bord des falaises, à lentement assécher toutes les réserves possibles d’ennui et de déprime pour, traversant plusieurs épaisseurs de magma visqueux, se défaire des anciennes peaux, muer favorablement. Car The Outrun élabore de nombreux échos entre la situation de Rona et les enjeux de préservation de l’habitat naturel d’espèces menacées, oiseaux (le roi caille au chant particulier de crécelle) ou mammifères (les colonies de phoques proches des côtes de l’île). Le personnage dans son inadaptation existentielle évolue aussi comme si, spécimen unique risquant l’extinction, elle trouvait le moyen de s’adapter à un milieu humain, à la fois social et sensible, qui ne paraissait pas naturellement être le sien. Passant ainsi sans cesse du réalisme de la «rehab» à la rêverie naturaliste, le film gagne une ampleur imprévue, très littéraire et soudain très littérale, par la beauté du jeu de Saoirse Ronan et l’âpreté folle des Orcades.

Télérama :

Histoire d’une rédemption. Rona a quitté sa terre natale des îles Orcades, au nord de l’Écosse, pour échapper à un père fou, une mère trop douce, et l’ennui d’un bout du monde. Mais, dans le maelström de Londres, c’est un autre isolement qu’elle a trouvé à cause de l’alcool, de plus en plus d’alcool, qui enferme dans la violence et les lendemains nauséeux et honteux. De tentatives de désintoxication en rechutes de plus en plus avilissantes, Rona revient au point de départ à presque 30 ans, prête, enfin, à être emportée, lavée, par la beauté d’un archipel, sa faune et ses falaises battues par l’océan…

Une fille aux cheveux aussi bleus que ses yeux va renaître à la vie et cesser de fuir grâce la nature, le seul paradis qui ne soit pas artificiel : le sujet est aussi simple et clair que son traitement à l’écran est orageux, déstructuré, enivrant. Porté de A à Z par son interprète principale, Saoirse Ronan, à l’origine du projet, cette adaptation de L’Écart, de la journaliste naturaliste Amy Liptrot, confirme le talent, sauvage, de Nora Fingscheidt après le poignant Benni (2019). La réalisatrice allemande travaille le temps comme une glaise, joue entre un ici et maintenant venteux et sans limites et des flash-back où sa caméra tangue si bien pour rendre immersive l’ivresse de son héroïne.Très noir et follement lumineux, ce voyage d’une femme au cœur de sa fragile guérison est, aussi, une plongée dans des paysages à couper le souffle, avec une utilisation ultra sensible du son. La magnifique Saoirse Ronan, tout en vertiges, épouse, petit à petit, ce panthéisme vivifiant.

Rarement le bruit des vagues a autant compté dans un film.

Les Inrocks :

Avec la caméra serpentine de la cinéaste, comme secouée par un violent ressac, le récit en mosaïque se construit à partir de flashbacks et de moments pris sur le vif, depuis l’océan des bouteilles de tise dans la capitale anglaise jusqu’aux contes et légendes des Orcades, entre séquences animées et pulsations stroboscopiques.

Première

Fingscheidt a construit cette fiction comme une sorte de documentaire expérimental passionnant car ne cherchant jamais à rendre son héroïne sympathique. Mais rien de tout cela ne fonctionnerait sans une actrice de génie, capable de jouer toutes les nuances de son personnage, de se montrer aussi impressionnante dans l’excès que dans l’expression de la douleur intime. Et Saoirse Ronan est faite de ce bois-là.

Le Monde

Le montage déstructuré qui brouille l’avant et l’après (on se repère néanmoins grâce aux différentes teintures que Rona applique à ses cheveux) n’empêche pas l’unidimensionnalité d’un personnage essentialisé par son trauma.


Bande annonce =>The Outrun




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