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UNE LANGUE UNIVERSELLE

lun. 06 janv.

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LE COLISÉE CARCASSONNE

Comédie dramatique - Iran-Canada - 1h29 (18/12/24) de Matthew Rankin Avec Matthew Rankin, Pirouz Nemati, Rojina Esmaeili

UNE LANGUE UNIVERSELLE
UNE LANGUE UNIVERSELLE

Heure et lieu

06 janv. 2025, 14:00 – 12 janv. 2025, 18:00

LE COLISÉE CARCASSONNE

À propos de l'événement

HORAIRES

5 séances avec des horaires pouvant varier de quelques minutes :

Les horaires précis sont déterminés chaque semaine par le Colisée.

Lun 6/01 : 14h - Mar 7/01 : 20h45.

Jeu 9/01 : 16h20 - Ven 10/01 : 18h05 - Dim 12/01 : 18h30 avec présentation du film par un membre de l'association.


SYNOPSIS

Matthew quitte Montréal où il a travaillé toute sa vie pour retourner à Winnipeg où il est né. L’espace-temps paraît alors bouleversé et tout le monde parle persan dans la métropole canadienne. Dans ce conte d'hiver, les rencontres de Matthew avec deux enfants espiègles, un enseignant colérique et un guide touristique plus motivé que doué, vont le mettre sur le chemin d’une quête intime et délicieusement absurde.


CRITIQUES

Les Cahiers du Cinéma 

Une langue universelle […] puise dans la matérialité du réel pour mieux le réinventer, exagérant la fadeur de la ville en n’en conservant que le plus gris et le plus beige. 

Télérama :

Le réalisateur, natif de Winnipeg, capitale du Manitoba, région centrale et austère du Canada, compare à juste titre son film à une pizza hawaïenne, non-sens culinaire qui représente, pour tout gourmet qui se respecte, le mariage de la carpe et du lapin, le symbole de l’assimilation culturelle à marche forcée.

Tournée en farsi, en anglais et en français, cette comédie burlesque se compose de saynètes évoquant aussi bien Tati que Kiarostami, et leur langue universelle est l’absurde. Des écoliers, dont l’un déguisé en Groucho Marx, déambulent dans les rues sans âme et enneigées de Winnipeg, des dindes surgelées prennent l’autobus, les larmes sont stockées en pot… Chercher un sens à tout ça reviendrait à définir le beige. Autant reprendre une part de pizza…

Libération :

Dans un long métrage où les bizarreries prolifèrent, le cinéaste canadien Matthew Rankin explore le remplacement et les émotions en imaginant une Winnipeg où tout le monde parle persan.

Ce film est un monde parallèle : vous savez, celui où tout le monde parle farsi au Canada. Plus exactement, le Canada anglophone de notre monde se retrouve persanophone de l’autre côté de l’écran – le Québec, que son personnage quitte au début avec un certain soulagement, étant toujours francophone. La ville de Winnipeg sous la neige y reste blanc gris beige, mais avec l’accent de Téhéran. Dans la fiction, personne ne s’en étonne, le temps présent apparaissant comme le résultat hypothétique d’une autre histoire collective que celle que nous connaissons, mais dont les détails nous restent inaccessibles. Le film parlera bien d’une substitution, d’un remplacement, plus intime, individuel, qui fait écho à cette modification générale, sans être liée à elle logiquement. Personne d’ailleurs, dans ce Winnipeg perse, ne s’étonne de grand-chose, alors que les bizarreries prolifèrent, comme par contagion de la plus vaste à de plus minimes étrangetés : ainsi de la surreprésentation des dindons au cours de la farce, de la tristesse générale et exacerbée (dans cette contrée qui a le goût des larmes, on peut gagner au jeu toute une vie de mouchoirs) ou de certains comportements inexpliqués.

Loufoque déchaîné et mélancolie lancinante

Bref, un homme joué par le cinéaste Matthew Rankin, et fortement inspiré de son être, rentre à Winnipeg pour s’apercevoir qu’il a été oublié par sa mère et remplacé à son chevet par un double, Massoud-Matthew, joué par Pirouz Nemati : ce qui est peut-être après tout pour le mieux. En parallèle ou perpendiculaire, deux jeunes sœurs nommées Nazgol et Negin trouvent un billet de 500 rials prisonnier de la glace qui recouvre le sol et se lancent dans une aventure pour tenter de le récupérer. Se déroulant entièrement dans la tension entre deux pôles, le loufoque déchaîné et la mélancolie lancinante (celle qui bruit, passive, poétique, dans chaque grain de son argentique), le film sur son mode hipster œdipien, pose d’intéressantes questions. Le cinéma iranien est-il une langue universelle ? Donc un idiome – jadis développé par Abbas Kiarostami au sein de l’Institut Kanoon de films destinés aussi aux enfants – applicable à d’autres rivages, capable de traduire les émotions élémentaires-complexes d’un cinéaste canadien et de son public global. La notion d’universel se révélant, en fin de course, une idée absurde (comment peut-on être partout ?), le film fera, comme il se doit, l’éloge du (très) particulier, de la sensation ou pressentiment, irréductible au langage, qui est le but du cinéma.


Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=giKvBttSN0o

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